"Je propose ma candidature pour l'élection présidentielle". La déclaration est limpide, sans la moindre équivoque. Battu en 2012, il semblerait donc que Jean-Luc Mélenchon n’ait perdu aucune de ses ambitions élyséennes.

L’ancien ministre socialiste fait partie de cette rare catégorie de politiciens qui ne laissent personne indifférent. Son éloquence unique et sa franchise rare lui ont toujours conféré un aspect si singulier lorsqu’il s’exprime au pluriel.

Pourtant, les avis balancent lorsque s’avance sa possible ambivalence. Les uns voient dans son vocabulaire si tranchant la raison de nombreuses divisions à gauche. Les autres louent sa faculté à mettre des mots sensés sur les maux français. Les uns saluent sa vision politique plaçant l’échange avant le change. Les autres le considèrent comme un homme à radios, voire un homme à radier.

Dès lors, qui est vraiment Jean-Luc Mélenchon ? Un orateur qui serait aveuglé par sa brillante éloquence ? Un anti ou un nanti ? Sa carte de l’insoumis : coup de poker ou quinte flush loyale ? Pourra-t-il enfin compter sur un multiplicateur commun pour mettre fin aux divisions de la gauche ?

Ce politicien complexe ne pouvait accepter le côté primaire du Parti socialiste. Il prendra part sans détour à cette opposition en deux tours, esseulé sur l’aile gauche. Le match débute donc maintenant. L’engagement se fait, évidemment, sous convictions.